Anciens élèves

Rencontre avec Matthieu Pallud, lauréat du trophée "Ancien·ne élève des lycées français du monde" 2021

Mis à jour le
12/03/2021

À l’occasion de la 9e édition des Trophées des Français de l’étranger, organisée par Lepetitjournal.com, Matthieu Pallud, ancien élève du Collège français bilingue de Londres (CFBL) et du lycée international de Londres Winston-Churchill, s’est vu décerner le trophée « Ancien·ne élève des lycées français du monde ». Un honneur pour ce jeune entrepreneur, dont le passage par les établissements d’enseignement français à l’étranger a été synonyme de grande richesse : « Le réseau AEFE m’a aidé à être qui je suis aujourd’hui ! »

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TFE 2021 : Matthieu Pallud

À tout juste 16 ans, Matthieu Pallud, ancien élève du Collège français bilingue de Londres (CFBL) et du lycée international de Londres Winston-Churchill, s’est lancé dans l’entrepreneuriat avec succès en créant Mogy, une plateforme de babysitting destinée à aider les familles françaises installées à Londres.

Dix-huit mois plus tard, la « startup » s’est dotée de nouveaux services : Mogy By You, qui vise à fournir aux expatriés tous les outils pour créer un réseau Mogy adapté aux besoins de leur ville, et Mogy Study, qui met en relation les familles françaises avec des étudiants venant des meilleures universités londoniennes pour des cours particuliers.

Aujourd’hui étudiant à l’Imperial College London, Matthieu Pallud est distingué par le trophée « Ancien·ne élève des lycées français du monde » à l’occasion de la 9e édition des Trophées des Français de l’étranger, organisée par Lepetitjournal.com. Rencontre avec ce jeune homme talentueux, qui voit déjà plus loin : exporter son modèle pour créer des communautés autour des lycées français de l’étranger.

Vous avez créé une startup à seulement 16 ans : être entrepreneur a toujours été un objectif pour vous ?

Oui, car j’ai toujours été passionné par les technologies et les projets novateurs. Ainsi, l’idée était vraiment de créer un projet innovant et utile à une communauté, en l’occurrence ici, les expatriés français.

Comment vous est venue l’idée d’une plateforme de babysitting ?

J’avais remarqué que beaucoup de mes camarades avaient du mal à trouver des contacts pour proposer leur service en babysitting malgré leur motivation et leur expérience. Parallèlement, je voyais que les parents avaient des difficultés pour trouver un·e baby-sitter français à Londres.
J’ai donc imaginé et développé mon projet à partir de ce simple constat, en ayant à cœur de lui donner une dimension très humaine : mettre en relation les étudiants et les familles.

Pourquoi avoir choisi le nom de « Mogy » ?

La première syllabe “Mo” rappelle la modernité, l’innovation et la technologie. Puis la syllabe “gy” rappelle plus l’enfance, le son est plutôt “mignon”. Le choix d’un nom court et très facile à prononcer veut rappeler la simplicité et la rapidité de notre système. De plus, le fait que ce nom n’existe pas à pour but de souligner l’originalité du projet.
Cela a fait l’objet d’un long processus de réflexion : le choix du nom et le design du logo m’ont pris une semaine, soit un quart du temps complet pour développer Mogy ! Je pense avoir trouvé un nom qui reflète bien toutes les valeurs de la startup.

Comment et par qui avez-vous été soutenu dans ce projet ?

Tout d’abord par mes amis de classe qui ont tout de suite aimé le projet et se sont inscrits sur la plateforme. Ils ont très rapidement rejoint l’équipe Mogy et m’ont énormément aidé par la suite. Et bien sûr, par mes parents qui m'ont soutenu depuis le début pour que ce projet prenne vie, bien qu’inquiets car c’était l’année du baccalauréat !

Comment avez-vous concilié ce projet et votre scolarité ?

Ma pratique du sport en compétition m’a très vite habitué à avoir un sens de l’organisation pour pouvoir concilier mon sport, l’escrime, et mes études, en étant soucieux de toujours garder un bon équilibre.
Comme mon projet est né alors que j’étais en terminale, j’ai tout de suite mis en place une organisation très précise ne voulant négliger aucun domaine et avec l’objectif d’avoir mon bac S avec mention pour pouvoir intégrer l’université que je visais : l’Imperial College London.

Après Mogy babysitting, Mogy by You et Mogy Study : comment sont nés ces deux autres projets ?

L’idée de se développer dans d’autres pays du monde a toujours été un objectif pour moi. J’ai commencé à y réfléchir seulement un mois après le lancement de Mogy, cependant, il aura fallu plusieurs mois de réflexion afin de savoir où et comment nous pourrions aider les Français dans le monde en matière de babysitting.
 
Comme pour Mogy Babysitting, l’idée de Mogy By You est partie d’un constat : j’ai considéré que partout dans le monde, il pouvait être compliqué de trouver un baby-sitter français facilement et rapidement, en tenant compte du fait que chaque pays a des critères et des prix différents. C’est pour cette raison que j’ai appelé ce projet Mogy By You : notre objectif vise à fournir tous les outils pour créer un réseau Mogy dans sa ville en l’adaptant aux besoins de sa communauté. J’ai développé ce projet afin qu’il soit accessible à tous, y compris à des lycéens car nous croyons sincèrement que les jeunes ont beaucoup de talents et que l’entrepreneuriat peut être une excellente expérience comme ça l’est pour nous !
 
Mogy Study est un projet plus récent, né en septembre 2020 pour répondre à la demande croissante de cours particuliers. En effet, beaucoup d’élèves ont eu des difficultés à suivre les cours en ligne mis en place en 2020 dans le contexte de la pandémie et nous voulions donc leur apporter notre aide dès la rentrée de septembre. Nous avons donc développé Mogy Study en un temps record, 13 jours, car nous savions que les parents allaient chercher un étudiant prêt à donner des cours dès la rentrée, il était donc important pour nous que Mogy puisse répondre à leurs besoins à ce moment-là.
Depuis, notre site propose d’autres activités, en plus des cours particuliers, notamment des stages pendant les vacances scolaires qui sont dispensés par des étudiants en master et des anciens professeurs du lycée international de Londres Winston-Churchill dans toutes les matières.

Comment travaillez-vous pour développer vos idées ? Seul ? Avec une équipe ?

Dans un premier temps, je développe mes idées tout seul pour avoir une image précise et concrète de ce que je veux. Ensuite, je la communique aux membres de l’équipe et nous travaillons tous ensemble au développement des projets qui sont souvent très ambitieux. Cependant, comme je suis assez perfectionniste, je m’implique dans tous les domaines et il nous arrive de recommencer car je trouve qu’on peut toujours faire mieux afin d’améliorer la qualité de nos services.

Vous avez été scolarisé dans deux lycées français à Londres. Que vous a apporté l’éducation à la française ?

Étudier dans des établissements français à l’étranger est d’une extrême richesse à tous les niveaux, aussi bien éducatif que relationnel. Arrivé à Londres en 4e, j’ai été scolarisé deux ans au Collège français bilingue de Londres (CFBL) et trois ans au lycée international de Londres Winston-Churchill. Cela a été cinq merveilleuses années, durant lesquelles j’ai beaucoup appris et grandi : il y a tant de bienveillance, des valeurs humaines incontestables et une telle qualité d’enseignement !

Que représente ce trophée pour vous ?

Ce trophée représente beaucoup de fierté, une très grande joie, une belle récompense pour tout le travail fourni. Je ne m’y attendais pas du tout étant donné les excellents profils des autres candidats mais c’est un réel honneur de recevoir ce prix en partenariat avec l’AEFE, un réseau qui m’a aidé à être qui je suis aujourd’hui !
Je pense aussi qu’il va donner à Mogy de la visibilité à l’international pour nous permettre de collaborer rapidement avec d’autres lycées français du monde. Nous développons déjà un projet exclusivement adressé à ces derniers.

L’instantané !

French Tech ou Silicon Valley ?
J’aurai tendance à dire « French Tech » car la technologie française est reconnu dans le monde entier, on a encore pu le voir récemment avec la camera fourni par le Centre national d'études spatiales (CNES) pour équiper le Rover martien. On retrouve également en France une vraie culture de la startup je trouve.

Marketing ou back-office ?
Back-office ! Depuis la création de Mogy, je me suis pris de passion pour la création d’outil et de système informatique pouvant aider mon équipe et permettant de gagner en efficacité. Je reste tout de même très attaché au marketing, notamment au design.

Mathématiques ou littérature ?
En temps qu’étudiant ingénieur, incontestablement les maths et les sciences plus largement.

Mark Zuckerberg ou Xavier Niel ?
J’aime beaucoup le parcours de Marc Zuckerberg car il ne part pas de grand-chose et ne s’attendait pas du tout à ce que cela prenne tant d’ampleur je pense.

Mary Poppins ou Nanny McPhee ?
Mary Poppins car je ne connais pas vraiment Nanny McPhee. J’aimais bien Mary Poppins quand j’étais petit et elle correspond bien au profil de nos baby-sitters !

La Marseillaise ou God saves the Queen ?
La Marseillaise bien sûr ! C’est toujours un réel plaisir de l’entendre.