XXe Conférence des ambassadeurs à Paris : le réseau scolaire à l’étranger désigné comme un atout majeur
Rendez-vous annuel d’importance, la Conférence des ambassadeurs est l’occasion pour le ministre des Affaires étrangères de faire le point de la situation dans le monde et de fixer ses orientations. Elle est traditionnellement précédée d’une allocution du président de la République sur les grands enjeux de politique étrangère. Ensuite, la conférence se déroule sur deux journées composées d’une succession de sessions plénières, déjeuners thématiques et tables rondes qui ont lieu au centre de conférence ministériel (rue de la Convention, les 28 et 29 août). Des réunions complémentaires ont également été organisées (30 août).
EXTRAITS D’ALLOCUTIONS RELATIFS AU DISPOSITIF SCOLAIRE À L’ÉTRANGER
M. le président de la République - Palais de l'Élysée - 27 août 2012
(…) La France dispose aussi d'un grand réseau culturel ; il nous faut le faire là encore évoluer, élargir le public touché mais en même temps, je suis particulièrement attentif à ce que ce réseau demeure. De la même façon, pour les établissements scolaires à l'étranger, j'ai souhaité revenir sur la prise en charge telle qu'elle était jusque-là prévue des frais de scolarité, qui créait des injustices et des difficultés d'accès. Mais nous devons trouver la meilleure formule pour que ce soit pour les Français à l'étranger une sécurité que de pouvoir disposer d'établissements de qualité. (…)
Retrouvez l’intégralité de l’allocution d’ouverture du président de la République.
M. le ministre des Affaires étrangères, M. Laurent Fabius, au cours de la séance plénière "Diplomatie économique" - 28 août 2012
(…) Nos instruments d'influence sont aussi, cela a été souligné, des leviers extrêmement utiles : la France déploie le second réseau diplomatique du monde, accorde chaque année près de cent millions d'euros de bourses aux étudiants étrangers, souvent en partenariat avec de grandes entreprises françaises, fournit aux acteurs économiques une veille scientifique approfondie. Le réseau de nos établissements français à l'étranger est reconnu comme un vrai facteur d'attractivité. Nos 490 établissements dans 130 pays sont précieux et je veillerai à ce qu'ils aient les moyens de bien agir. Plus largement, notre diplomatie culturelle et d'influence contribue fortement à l'attractivité de la France. (…)
Mieux défendre nos intérêts économiques, c'est également développer nos outils d'influence. C'est un troisième grand élément de notre plan d'action.
Plusieurs postes ont développé des programmes de bourses cofinancés, pour la formation des étudiants étrangers. J'en ai signé deux moi-même récemment. Je souhaite que ces partenariats soient étendus en recherchant, partout dans le monde, les meilleurs étudiants. Nous refermer sur nous-mêmes serait, vous le savez mieux que quiconque, une erreur et une faute. Une personne étrangère formée en France peut devenir le meilleur ambassadeur de notre pays.
Nous disposons aussi des services scientifiques à l'étranger, qui mènent une action de veille utile. Vous en déciderez les orientations prioritaires dans chacun des postes, en fonction des réalités locales et en concertation avec les entreprises françaises sur le terrain.
Je l'évoquai au début de mon propos : la France bénéficie du réseau scolaire à l'étranger le plus étendu du monde. 300 000 élèves, + 50 % en 20 ans. C'est un atout majeur. Ce réseau, qui ne sera pas touché par les économies budgétaires mises en œuvre, accompagne l'évolution des communautés françaises à l'étranger et contribue au rayonnement français. Les entreprises seront associées plus étroitement à leur développement, notamment immobilier. (…)
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M. le Premier ministre, M. Jean-Marc Ayrault - 28 août 2012
(...) Les arbitrages rendus fin juillet garantissent la stabilité des dépenses de l'État, dans le respect des priorités accordées à l'éducation, la sécurité et la justice. (…) je n'hésite pas à citer devant vous la suppression de la prise en charge des frais de scolarité pour les enfants des Français résidant hors de France, dont vous savez bien qu'elle ne répondait à aucune considération de justice sociale. (…)
D'autre part, nous devons prendre pleinement conscience du continuum qui existe entre notre action d'influence et nos intérêts économiques : c'est en accordant une bourse à un étudiant étranger, en développant une coopération scientifique ou universitaire, en mettant à disposition de nos partenaires le meilleur de l'expertise française que nous créons les conditions d'un accroissement ultérieur de nos échanges économiques. C'est pourquoi il était absurde et contraire à nos intérêts de donner l'impression aux étudiants étrangers qu'il n'était pas les bienvenus dans notre pays ; et c'est pourquoi il a été rapidement mis un terme à des dispositions qui constituaient un véritable frein à notre attractivité.
Comme l'a dit le président de la République, il nous faut conserver une politique d'influence forte, dont le dynamisme peut notamment s'appuyer sur la capacité de cofinancement croissante des pays émergents.
Comme notre langue, notre culture fait partie des atouts de notre pays. Elle témoigne de notre vitalité et de notre dynamisme ; elle participe de l'attraction que la France exerce sur le monde ; elle est une source de rayonnement qu'il nous faut pleinement exploiter. En conséquence, la dimension culturelle doit être pleinement intégrée à votre action. (…)
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Conclusions du ministre des Affaires étrangères, M. Laurent Fabius - 29 août 2012
(…) Notre diplomatie d'influence passe par une action forte en faveur du rayonnement éducatif, scientifique, culturel et linguistique de notre pays. (…) Notre réseau éducatif, universitaire et de recherche, avec 490 écoles et lycées français dans 130 pays, 175 espaces Campus France, 27 instituts de recherche et des milliers de professeurs de français, est un atout à conforter. (…)
Les Français de l'étranger constituent dans cette perspective un atout et une chance particulière pour le rayonnement de notre pays. Avec le président de la République, nous souhaitons mieux les accompagner, notamment grâce à une meilleure prise en compte de leurs spécificités et une attention particulière pour la vie quotidienne. L'action d'Hélène Conway-Mouret comme ministre déléguée chargée des Français de l'étranger traduit cette attention. Elle conduira des actions et réformes dans au moins trois domaines.
Concernant l'enseignement français à l'étranger, la suppression de la prise en charge (PEC) des frais de scolarité des Français de l'étranger et son remplacement par des bourses était un engagement présidentiel, en raison du caractère inéquitable du système précédent. Cet engagement sera tenu, mais il est nécessaire, en parallèle, de refonder les critères d'attribution des bourses et, plus généralement, de rendre notre système éducatif à l'étranger plus efficace et plus juste tout en maîtrisant les hausses des coûts de scolarité. (…)
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Retrouver également les interventions de :
La ministre déléguée chargée des Français de l'étranger, Mme Hélène Conway-Mouret, au déjeuner thématique « La sécurité des communautés françaises hors de France » - 29 août 2012.
La ministre déléguée chargée de la Francophonie, Mme Yamina Benguigui - 29 août 2012.
La ministre de la Culture et de la Communication, Mme Aurélie Filippetti, à la séance plénière « L’action culturelle et les instruments d’influence » - 29 août 2012. La ministre y a souligné la nécessaire coopération entre tous les acteurs de la culture française à l’étranger.
La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mme Geneviève Fioraso, à la séance plénière « La France dans la compétition internationale des formations supérieures et de la recherche » - 29 août 2012.
Lors des échanges, M. Louis Vogel, président de la Conférences des présidents d’université (CPU), a mentionné le rôle essentiel des établissements français dans la mise en place de « partenariats internationaux triangulaires d'enseignement supérieur » (projet PITES).
La ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, Mme Najat Vallaud-Belkacem, qui a expliqué la nécessité de développer une nouvelle diplomatie des Droits des femmes – 30 août 2012.