Les lieux de mémoire du monde AEFE

Édito

Illustration pour l'éditoLe droit à l’Histoire est devenu dans les sociétés démocratiques un des droits du citoyen. Pour exercer ce droit rien n’interdit d’admettre que la mémoire est devenue « une des provinces de l’histoire » pour reprendre la belle formule de Krzysztof Pomian, philosophe et historien.
 
Si histoire et mémoire entretiennent des rapports complexes, force est de constater que la mémoire nourrit l’histoire de deux points de vu selon l'historien Jacques Le Goff :

  • d'une part, la mémoire des témoins des évènements est le plus beau matériau de l'histoire. Elle participe donc du processus de vérité au coeur du travail de l'historien ;
  • d'autre part, la mémoire est devenue en tant que telle un objet d'étude pour les historiens comme le montre, entre autre, l'ouvrage de Pierre Nora sur les lieux de mémoire. L'historicisation des mémoires fait dorénavant partie intégrante des programmes disciplinaires enseignés au lycée.

Ambitionner de partir à la recherche de lieux de mémoire c’est inviter à la découverte, à l’approfondissement, à la critique et à la discussion.
 
S’intéresser à une ville, une place, une cathédrale, une usine, un jardin, c’est se mettre en quête des mémoires « heureuses » qui habitent ces lieux, c’est aussi, réveiller les mémoires « sombres » qui les hantent. C’est souvent ranimer des mémoires divisées avec l’espoir, cependant, de mieux les faire partager.
 
S’intéresser à un port, une mosquée, une rue, un opéra, un champ de bataille, c’est s’interroger sur les liens qui ont été tissés entre un ordre ancien et l’état du monde actuel.
 
Walter Benjamin, philosophe et historien de l'art, dans son livre Paris, capitale du XXème siècle (1939) invitait ses lecteurs à ne pas dire que le passé éclaire le présent ou le présent éclaire le passé, mais à voir dans certaines images « ce en quoi l’autrefois rencontre le maintenant dans un éclair pour former une constellation ».

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